Qu’est-ce que le Ring

Qu’est-ce que Le Ring ?

Nous vous proposons une série de billets pour expliquer ce qu’est Le Ring, tant pour éclairer ceux qui nous rejoignent que pour ne pas perdre de vue nos objectifs.
Le Ring est un projet territorial de réappropriation de notre alimentation pour faire face aux crises présentes ou latentes, en préservant l’homme et l’environnement.
Mais force est de constater qu’après 7 ans d’existence nous n’avons pas fait bouger les lignes sur notre territoire quant aux sujets qui nous préoccupent.  J’ai 57 ans et je propose à mes enfants un nouveau monde masqué et qui le restera, des paysages défigurés, un air irrespirable et meurtrier, une terre morte rendue stérile par surexploitation chimique, des cours d’eau pollués, un rééquilibrage mondial qui va nous faire payer notre arrogance colonisatrice, une crise financière rendue inéluctable par notre fascination pour l’argent déifié,  une crise climatique au sablier implacable qui à elle seule va mettre tout le monde d’accord… mais sur un champ de ruine, des ressources naturelles raréfiées par une orgie excavatrice d’une planète surpeuplée, une crise politique dans tous les pays pré-démocratiques (dont nous sommes) tentés par des fascismes nationaux, sous dictature étasunienne aujourd’hui ou chinoise demain. J’en oublie forcément.
Je propose à mes enfants un mode de vie insoutenable mais indépassable, une société de consommation autodestructrice où le futile et l’immédiateté dominent. Où le numérique nomade (smartphone en tête) addictif comme le tabac, tue, crétinise et fait exploser la facture énergétique. Où l’urbanisme et le travail se sont pliés au tout voiture, fer de lance du capitalisme depuis Ford, dont on devrait stopper net la production si l’on voulait donner une chance aux suivants. Où  l’habitat pourtant garanti par la Constitution est devenu un bien spéculatif au coût énergétique exorbitant, facteur de ségrégation et d’inégalité, donc de révoltes légitimes. Où les impensés dominent, comme le tourisme de masse, l’avion, l’habillement, l’armement, le nucléaire, l’élevage intensif… Où la nourriture industrielle achetée dans des magasins appartenant à des millionnaires est trop salée, sucrée, grasse et pleine d’adjuvants provocants obésité, maladies et décès. Où le système médical universel , fleuron des années 70, se délite à coups d’attaques répétées où nous avons perdu notre autonomie. Où les systèmes politiques sont dépassés, piégés par la mondialisation, la financiarisation, un pouvoir mondial aux mains de transnationales et d’une poignée de milliardaires qui décident en toute impunité de notre devenir. Où nous sommes les marionnettes de médias eux-aussi détenus par des milliardaires nous poussant à consommer et à penser comme il faut avec un matraquage publicitaire et une information circulaire débilitants. Où l’avenir certain repose sur le transhumanisme, une mainmise techno-scientiste faisant de l’humain un être dépassé par son propre devenir, d’ores et déjà obsolète, condamné à courir de plus en plus vite avec toujours moins de libertés. J’en oublie forcément.
Je leur dis quoi à mes enfants ? Je leur dis que je n’ai la main sur rien. Que je dois travailler pour payer toit, nourriture, dette, voiture comme tout le monde. Que je suis esclave d’un monde complexe où je ne pèse rien. Que le travail/salaire est ainsi organisé qu’il ne me laisse aucun temps pour m’inquiéter de la cité. Qu’installé dans une servitude volontaire, j’ai peur du changement car je jouis encore d’un confort relatif, que, que, que, tout !
Je leur dit quand même que j’essaye, depuis 7 ans, sur le seul terrain où on ne peut pas me forcer la main. Pas encore. La consommation. Personne ne peut me forcer à acheter ou à manger ce que je ne veux pas malgré les injonctions et notre conditionnement. C’est ça Le Ring. Choisir en notre âme et conscience, en adulte responsable, ce que l’on achète et où, en alimentaire mais pas que, en espérant que cette réflexion déteigne sur nos autres achats pour remettre en question notre mode de vie.