Groupement d’achat

Groupement d’Achat Alternatif

Définition
C’est un collectif qui s’unit pour partager et échanger sur de bonnes pratiques dans un espace convivial de valeurs communes et pour accéder, auprès de fournisseurs répondant à nos critères, à des produits dits de première nécessité, de bonne qualité et à prix juste en s’appuyant sur Le Ring.

Avertissement
Il y a beaucoup de groupements dont le but est juste de faire pression pour baisser les prix, on parle aussi d’achat groupé, avec des sites dédiés, dont celui de Bernard Tapie ou Groupon. Nous sommes aux antipodes de telles pratiques. Nous nous positionnons dans une approche alternative de consommation, alternative au capitalisme et acheteurs responsables plus que consommateurs.
C’est pourquoi on retiendra le terme de Groupement d’Achat Alternatifs (que nous appellerons G2A pour l’instant). Il existe déjà de nombreuses expériences en France et nous en avons étudié quelques unes pour définir notre modèle qui évoluera forcément à la pratique.

Couverture géographique
La couverture géographique est un compromis entre un acceptable de déplacement pour participer à des réunions et au décolisage et un nombre suffisant de membres pour justifier de tarifs intéressants. On imagine un rayon de 10 km autour de Jassans, correspondant peu ou prou au rayon de points de distributions du Ring.

Le collectif
Le collectif étant porté par Le Ring n’a pas besoin de structure juridique. Il est composé de deux sortes de membres :
1. Des membres actifs qui se rencontrent, créent la dynamique, cherchent les produits, peuvent être référents. Un référent est quelqu’un qui prend en charge une famille de produits : sélection et suivi des fournisseurs, choix des produits référencés, écoute des remontées (prix, qualité, modification…), organisation des commandes et des livraisons. Ce n’est pas un préalable à la participation, les membres s’entraidant pour se répartir les tâches et trouver les produits.

2. Un deuxième de sympathisants qui ne peuvent ou ne veulent s’impliquer mais qui apportent par leur commande un levier nécessaire aux commandes groupées.
Nous imaginons une structure en marguerite, avec le cœur fait des membres actifs dont certains font des pétales constitués d’amis/famille/voisins/collègues pour constituer un sous groupe, passer une commande ensemble avec un seul interlocuteur, un seul règlement…
Cette configuration allège la structure en créant un volume dont nous allons tous bénéficier.
Fonctionnement
Le G2A fonctionne avec répartition des tâches et dans un souci d’autogestion.
Le collectif décide d’un catalogue de produits et tout choix de nouveau producteur se fait en réunion sur présentation des référents. Ce catalogue se construit par concertation et consensus sans être figé. Voir Référencement.
Suivant le produit sélectionné, il pourra aussi être proposé à la vente aux adhérents du Ring.
Avec une périodicité à définir, qui peut varier suivant les fournisseurs, les durées de conservation, la saisonnalité, la lourdeur d’une commande unique, on envoie aux membres un catalogue, pour l’instant sous forme de fichier Excel, les pétales les répercutant, Le Ring centralise et passe la commande groupée, gère le règlement, la réception de la palette…
Les adhérents viennent à date convenue dispatcher la palette, repartent avec leur commande, incluant leur pétale le cas échéant, et règlent sur compte individuel créditeur.

Rôle du Ring
Le Ring apporte :
• Un local et sa logistique,
• Une structure juridique permettant d’ouvrir un compte chez les fournisseurs,
• Un outil informatique pour le catalogue de produits, le logiciel client et comptable,
• Du matériel de stockage avec un rayonnage à prévoir
• Du matériel de reconditionnement si vrac
• Un levier pour de nouveaux membres via son site et sa communication
• Un complément de commande pour éviter les décolisages avec stock à financer
Le Ring prend une commission de 5% pour couvrir les frais de fonctionnement et les investissements pour le groupement. L’objectif n’est pas de gagner de l’argent sur le groupement mais de ne pas en perdre.

Les prix
La raison d’être d’un groupement est de toucher des produits moins chers qu’en réseau traditionnel, pour peu qu’on trouve facilement à proximité les produits répondant à nos critères. On doit chercher un écart de 30% pour justifier la démarche.
Leviers :
• On passe en direct ou via un grossiste pour éviter les marges d’intermédiaire.
• Le volume permet d’éviter les frais de port en sus, sachant qu’ils sont quand même répercutés dans le prix unitaire,
• On peut profiter d’un membre passant à proximité, en particulier sur du local, pour obtenir un vrai franco « départ usine ». Exemple : celui qui va dans le Jura et redescend avec une tomme…
• On pourra obtenir des tarifs plus avantageux suivant le volume ; à définir avec les fournisseurs,
• On peut aussi baisser les prix sur du vrac pour certains produits, avec des écarts importants, parfois 30% entre le prix au kilo ou en sacs de 25kg. Chacun devra investir dans des sacs ou flacons, que l’on peut aussi acheter groupés, et Le Ring devra s’équiper pour le pesage, l’hygiène…

Adeptes du prix juste plus que du slogan consumériste du juste prix, nous sommes dans une logique d’économie équitable. Des producteurs de lait, de viande, de légumes (…) vendent aujourd’hui à perte, étranglés par une grande distribution mortifère et des politiques agricoles suicidaires. Un prix juste est celui qui laisse au producteur une rémunération digne. Ce qui suppose une approche transparente de l’étiquette.
Nous sommes aussi conscients que l’alimentation est une variable d’ajustement du budget familial. Autrement dit, il passe après le budget habitation, voiture, habillement, santé et loisir. Il n’a cessé de baisser depuis 50 ans au profit ces dernières années du numérique par exemple ou d’un billet d’avion low cost. Le sempiternel « c’est cher » s’applique plus facilement à un kilo de carottes qu’à un abonnement à un smartphone et ses applis gadgets.

Référencement
Nous avons décidé de travailler par familles de produits, avec des référents ; pâtes, riz, farines… en nous interrogeant sur :
• Trouver plusieurs possibles pour faire un comparatif
• Y aller autant que faire ce peut ou au moins un entretien téléphonique découverte avec un contact pour connaître la structure à laquelle on s’adresse. On s’intéressera au produit et à ses composantes, son emballage et conditionnement, ses conditions de fabrication, d’un point de vue animal, matériel et humain et son prix.
• Faire une commande test avec dégustation pour juger du goût le cas échéant
• Comparer les prix proposés avec les prix pratiqués par des points de vente bio proches, type Biocoop (même Carrefour) toutes choses égales par ailleurs. L’objectif étant d’avoir un gain de base de 30%.
• Le référencement se fait par consensus en réunion, après présentation des produits et des conditions de production.

Chacun, nouvel adhérent ou non, peut interroger nos choix en toute transparence, est libre de proposer un nouveau fournisseur plus proche de notre cahier des charges ; il devra suivre la démarche de référencement ci-dessus.

Les produits

Trois familles de produits de première nécessité : frais, épicerie et droguerie.

Le frais
Les produits frais sortent du G2A car répondant à des critères particuliers de fréquence d’achat (hebdomadaire plus que mensuelle), de conservation (durée et chaîne de froid) et de proximité (moins soumis aux frais de port).
Libre à chacun d’acheter ces produits chez les producteurs, sur les marchés ou sur Le Ring suivant ses habitudes.
On peut imaginer, en développements du G2A, des coups ponctuels pour faire rentrer des produits frais d’autres régions, toujours pour diminuer les frais de port, ex huîtres, viande…

L’épicerie
C’est en épicerie que le G2A trouve tout son sens.
On se groupe pour aller dans un premier temps vers un grossiste ou vers les fabricants dès que les volumes le permettent, avec une commande, un colis, une livraison unique à périodicité généralement mensuelle.
Le G2A a pour objectif premier de se grouper pour accéder à des produits trop chers en circuit traditionnel. Il s’agit de faire baisser les prix dans un rapport transparent avec les producteurs sans négociation, synonyme de pressurisation et de centrale d’achat. Ce gain justifiant le G2A tient compte des critères du mouvement qui met en avant naturel, local et équitable. Ce qui oblige à des tests et des arbitrages. Exemple le café, la bière, la farine…

La droguerie
Ce sont les produits liés aux soins corporels (hygiène, soin du corps, cosmétique) et à l’entretien domestique.
Il est plus difficile en soins corporels de trouver un « tronc commun » pour un groupement, c’est à dire suffisamment d’acheteurs d’une référence pour passer une commande… mais les produits d’entretien entrent facilement dans le même cadre que l’épicerie.

Derrière les produits de première nécessité, nous pourrons réfléchir à des opérations ponctuelles suivant des opportunités ou une thématique de saison, en respectant toujours nos critères. Par exemple le jardin : arbres fruitiers, plants, graines…
La charte :
• Refus de cautionner la grande distribution et l’agro industrie avec un millionnaire en bout de chaîne, des producteurs et des employés précarisés.
→ Notre catalogue doit être assez complet pour ne pas avoir besoin d’aller en grande surface, avec des fournisseurs au plus près d’une économie non capitalistique.
• Refus d’une agriculture qui s’éloigne de la terre et des hommes en polluant, pillant, détruisant, s’accaparant, s’industrialisant, se financiarisant et soumettant la majorité au profit à court terme d’une minorité.
→ Rechercher des produits sains, naturels issus d’une économie équitable.
• Refus d’être un consommateur, robot achetant à l’envi sur impulsion et sur injonctions publicitaires mais être un acheteur responsable (certains parlent de consom’acteur).
→ Acheter en groupement suppose une réflexion sur ses achats, leur planification et leur stockage, avec des concessions au collectif pour acheter en groupe.
• Refus du diktat du pouvoir d’achat et des prix bas faisant de l’alimentation une variable d’ajustement d’un mode de vie destructeur de l’autre et de l’environnement. → La raison d’être du groupement d’achat est de permettre, grâce au collectif, d’obtenir des prix plus intéressants qu’en commerce traditionnel, tout en restant des prix justes.
• Envie de se retrouver avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs, à travers réunions, discussions, dégustations, rencontre de producteurs, projections débats…
→ Etre assez nombreux pour qu’il y ait une dynamique.
• Envie de pouvoir prendre un produit dans la main en sachant qu’il sera bon, au goût, pour la santé, pour les autres, pour la planète, acheté à un prix juste.
• Le groupement est organisé de manière horizontale et autogérée. Chaque membre peut représenter le G2A et s’exprimer à son sujet.

Des porte-parole pourront être mandatés pour un événement particulier ;

Les obligations
Il n’y a ni critère pré défini ni droit d’entrée, juste une envie partagée, des valeurs communes, assimilables à une charte, voir ci-dessus.
Chaque membre s’attachera à respecter le fonctionnement du groupement, participer aux réunions, aux décolisages (répartition de la commande groupée), à la vie du groupement.
Trois obligations :
1. Donner du temps,
2. Etre en compte créditeur
3. Assumer sa pétale, le cas échéant, sans répercussion sur les autres dont Le Ring.

Donner du temps
Le G2A fonctionne sur du bénévolat. Tout ce qui concourt au bon fonctionnement doit se faire gratuitement. Il faut donc que les membres donnent du temps pour rester dans un modèle économique attrayant avec peu de frais à couvrir, sans salaire d’intermédiaire.
Tractage, référencement, fichier commande, relation avec les fournisseurs, commandes, décolisage, ensachage si vrac, SAV…
Donner du temps, dans une logique égalitaire, pour que cela marche est donc fondamental. Etant dans une logique d’autogestion, on ne veut pas comptabiliser le temps donné. Celui qui a une pétale consacre du temps tout aussi utile au groupement que le temps du référent…
Quel sera le temps nécessaire pour que cela fonctionne ? On le saura en avançant, sachant que plus on sera nombreux…
Il y a plusieurs temps ; celui du référent, celui du décolisage, celui du temps commun pour préserver un espace convivial d’entraide, d’échanges et d’apprentissages
On estime à une heure minimum par mois le temps nécessaire ; à valider.