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Le PPCD des adhérents du Ring

Au Ring nous préférons parler d’adhérent que de client, avec la connotation négative du client-roi, sa carte bleue en guise d’épée, son pouvoir d’achat en étendard, dopé par le numérique qui anonymise et exacerbe l’achat d’impulsion sans réflexion. Il faut donner à un client ce qu’il demande en anticipant ses besoins et en lui donnant raison de peur qu’il ne revienne pas. Qui plus est dans l’alimentaire de première nécessité où le client veut rabioter quelques centimes pour dépenser ailleurs sans compter ni réfléchir. Que représente un écart de prix en fruits ou légumes quand on peut se payer un iphone et son abonnement mensuel, ses applis et jeux tous plus inutiles les uns que les autres ? La part du revenu consacré à l’alimentation est inversement proportionnelle à celle consacrée aux loisirs, quand certains n’ont accès ni à l’un ni à l’autre, dépendant de la charité à défaut d’une juste redistribution.
Le client-roi est l’aboutissement d’un système capitaliste qui à force de conditionnement fait croire à l’individu qu’il est le roi, quand le numérique l’a déjà transformé en produit dont les données se vendent, qu’une crise sanitaire le rappelle à son impuissance, à sa fragilité économique et à sa condition de mortel.
Le triptyque travail/dette/consommation fait le client, la coopérative  est le seul moyen de l’en sortir, pour peu qu’il en soit conscient et qu’il le veuille. Il y a dans l’adhésion une idée de réflexion, de choix conscient plutôt que d’impulsion, d’acceptation de valeurs. A nous de savoir les mettre en avant, les expliquer, à l’adhérent en adulte responsable de décider s’il est d’accord ou non, pour tout ou partie.
A quoi on adhère quand on rentre au Ring ? En premier lieu à un mode de fonctionnement et c’est le Plus Petit Dénominateur Commun (PPCD) des adhérents, sans mérite puisque condition sine qua non pour commander ou acheter. Notre fonctionnement est dicté par notre conception de la coopérative. Une relation de confiance où l’adhérent pèse lui-même ses produits sans contrôle. Sans carte bleue aussi longtemps que nous pourrons y résister alors que les billets sont en voie de disparition, emportés tout autant par l’avidité du système monétaire le trouvant trop coûteux que par l’usage des cartes de consommateurs qui n’en voient que la praticité sans les dangers. Des horaires tout autant imposés par des contraintes salariales que par un démarquage avec les magasins de dépannage ouverts 7/7 H24 avec des commerçants surexploités et précarisés. Des produits sélectionnés suivant des critères définis, bio, locaux etc. où l’adhérent sait qu’il peut acheter en confiance des produits le moins nuisible possible pour l’homme et l’environnement…

Mais derrière cette adhésion à notre fonctionnement, quelles sont les valeurs communes aux adhérents du Ring ?